62- l’attente

Je n’ai toujours pas les resultats de mes examens.

Je doute, j’ai peur d’avoir fait tout ça pour rien. De me retrouver au point de départ. Qu’on me dise qu’humainement, je ne suis pas faite pour ça. J’ai peur de ne pas pouvoir achever ça aussi.

Je me vois déjà en stage avec une sage femme… je m’y vois. Puis en maternité. Ce serait encore trop dur de faire le deuil de ça. Ce petit papier qui m’ouvre tant de portes supplémentaires, il me le faut.

On nous avait dit qu’ils ne traineraient pas à donner les résultats mais nous sommes déjà à 48h de la date max qu’ils s’étaient fixés. Je n’ai pas du tout hâte de savoir. J’ai été beaucoup trop déçue de mon passage.

Et pourtant si je dois faire ce deuil là aussi autant être fixée.

55-la fifourmation

Je peux dire que j’ai commencé fort, que cette formation n’est pas de tout repos, qu’elle remet MES pendules à l’heure. Je voulais du sérieux, j’en mange. L’humour me suit, et pas toujours le mien heureusement pour tous ^^. J’aime quand ces deux facettes sont proches, c’est très dynamisant pour moi, stimulant.

Niveau vie quotidienne là bas… je gère très bien. Mais le lundi soir, quand j’arrive en mettant levée à 4h, pris l’avion les transports, trimbalé les valises (et pas que celles des yeux), encaissé une journée franchement remuante (elles le sont toutes…. y a un truc!) et que v’la la perspective de devoir rentrer en transport en commun, tjrs avec les valises (tjrs x 2 ^^) à mon logement pour ressortir pour faire les courses avant de faire à manger en pensant à ma famille à l’autre bout du pays…. bin je tiens le coup!…. sauf que  systématiquement ce repas là est trop salé parce que je pleure jusqu’à m’endormir de fatigue. mais sinon quoi le reste du temps je suis au top  😀

je me régale tellement dans ce contexte qu’à partir du mardi midi j’ai oublié mon autre vie! et ce, jusqu’au vendredi midi ou j’en ai franchement marre de faire la femme forte LOL. je plaisante je me régale. Je savoure tous les moments, ils sont tous bons, même ceux qui sont durs.

Finalement le plus difficile pour moi, pour l’instant c’est de me décider dans le choix de mon sujet de mémoire… me connaissant, j’ai besoin de m’y mettre maintenant. Pour pouvoir, lire à mon rythme, me documenter de manière pertinente, et tout ça sans sacrifier le reste de ma vie à côté. Donc j’aimerais trouver mon sujet maintenant. Mais j’en ai trop.

Je demande officiellement une illumination divine, une révélation soudaine d’ici peu, merci! …. heu je précise: UNE illumination, pas 1000!

allez je le sens bien! je me fais un petit voyage chamanique pour voir si mes guides ont une opinion là dessus 😀

52- la première marche J-2

J’y suis… je prends mon avion demain.

J’ai fais une liste hier, une jolie liste en 4 parties: habits, matériel, toilette, bricolos essentiels. J’ai réalisé, lors de ce grand moment (que j’ai repoussé au max), que je n’avais pas du quoi prendre des notes. Ni de sac pour transporter mes affaires de mon logement jusqu’au centre de formation… j’ai investi dans un joli sac à fleurs j’ai même acheté des cartouches pour mon stylo. La dernière fois que j’ai fait ça je devais avoir…. 20 ans.

J’ai peur. Je n’ai pas peur de ne rien comprendre aux cours, non non non, j’ai peur de la logistique. Est ce que je vais trouver mon terminal? et si je n’arrive pas à imprimer mon billet? et si internet avait menti et qu’à l’heure ou j’arrive les bus ne circulent plus? et si ma valise est trop lourde? et si l’ordi portable est trop grand? et si le gardien a oublié de mettre mes clefs dans le coffre? 😀 et si j’arrêtais? de me prendre la tête je veux dire!

cette fois, j’entends ce flot incessant d’inquiétudes comme toutes les autres fois. Ce qui est différent c’est que je ne m’y identifie pas. J’ai oublié que ce moment, le départ, arriverais. Et qu’il arriverait une fois par mois. Là j’y suis. Et quand j’ai fini d’écouter ce long monologue d’inquiétudes, émerge enfin ce pour quoi j’ai fourni autant d’efforts: la joie! Je pars! bien sur que l’inquiétude est toujours là, mais elle reprends sa fonction: me garder vigilante, ne pas oublier mon manteau… (pfff là bas la météo prévoit 16 voir 17 au mieux, c’est ce que j’ai ici à 20h… misère, misère et de la pluie avec ça).

J’ai rêvé pouvoir me mesurer à moi même de cette manière là. Seule. 5 jours entiers par mois… ça ne m’est plus arrivé depuis mes 20 ans. Ne choisir QUE pour moi, ne prendre que moi en compte. Bon puis étudier ce qui me passionne aussi quoi un peu 😀 😀  tout ça nourrit une partie de moi qui est en momification. J’ai hâte, j’ai peur, je trépigne et j’ai sommeil. Mais en attendant, j’ai repiqué mon jasmin, le chèvrefeuille a ouvert sa première fleur hier! les radis sont sortis… pas de nouvelles de la salade par contre… la bourrache à pris, j’ai fais une casserole de plantes grasses et de succulentes c’est beau! et les coeurs de marie ont pris aussi. Le maréchal a paré le lilou avant-hier, mais je n’aurais pas eu le temps de balader avec lui avant de partir.

aujourd’hui je fais ma valise, la machine a fini de sécher. Et je fais mon henné… j’aime partir mais préparer la valise c’est vraiment une corvée pour moi. ça m’em*erde royalement.

je pars!

J’ai mis tellement de temps à relancer la machine, à ré-agir. Je revendique tout ça, les doutes, la joie, les jugements internes et extérieurs, les peurs, le risque de s’éloigner encore plus, le besoin vital de bouger. Ce n’est pas juste une formation. C’est tout ce que ça représente pour moi, sur mon chemin de vie. C’est la première marche vers la réalisation de MES projets. Je romps dans la joie avec les Mères Sacrificielles de ma famille en les honorant du fond du coeur. Ce que je fais là, je le fais d’abord pour moi, seule. Et après pour les autres. J’ échange l’anneau de la Sainte pour celui de la Sorcière-Chamane. C’est ce que j’ai toujours été et que j’ose maintenant afficher. En plein sur mon front.

Je revendique tout ce que je suis, je m’épouse, je me choisi, moi. Oui j’ai la trouille de prendre l’avion (un engin de c’te taille là ne devrait pas pouvoir voler), j’ai la trouille de perdre le semblant de lien avec mon semblant de mari, l’idée de me retrouver seule là bas me donne un sentiment d’ivresse et de liberté inouï même si en vrai ça veut juste dire prendre le métro et me planter de station, m’en fou! J’ai l’impression d’être une gosse au pieds du sapin! Cette joie, m’appartient en plein et je ne la dois qu’à moi et à Elle. Je repars. Je goûte la joie d’avoir peur de me réaliser. Je pars faire ce que j’aime faire, je pars faire moi. Je pars avec plein de verbes! j’AIme!

Mais la vraie première marche, c’est faire sa valise! allez hue cocotte!