116- à mes dépends

Ceux qui m’échappent

Ceux qui m’emballent.

comme une mouette apporte l’iode à mon souffle

comme toi qui apporte l’ivresse des profondeurs

à mes dépends, de mon fait, sur mon dos

tu t’y tailles un pique nique

j’ai perdu la limite de mon respect,

de mes amours.

Où suis-je ? Qui suis-je ?

lorsque je ne suis plus noyée en toi.

est ce que j’existe seulement?

plus de force.

je navigue à vue dans cette mer grise,

Alexandrie est morte et son phare gise.

le port englouti comme un poême,

je me langui, en appelant les sirènes.

un temps viendra pour la renaissance,

joie, vie, à s’en éclater la panse !

là, à contre courant dans la brume,

je sombre comme une enclume.

Je bats mes tempes, écorchée par les larmes,

me voilà sur la brèche, happée par mon âme.

fragile comme du verre de Venise

je me sens m’effondrer sous la bise.

Toi, ma mère, je te prends à témoin

je te haïs, te méprise, te visite de loin

honte à toi, mère qui ne m’aime pas !

ou mieux encore, qui t’aime à travers moi !

m’aurais tu enseigné le respect de soi

j’aurais pu vivre libre, ou du moins vivre moi.

regret qui te ronge, vile peinture sur un visage roi.

serais je reine, Isis, un jour en mon royaume ?

serais guerrière, couronnée de son heaume ?

amante des étoiles au corps de son homme?

dame au tambour, tempête rugissante qui tonne ?

Mère puissante guéri ce qui hante, panse la béance.

dans ta respiration je vis,

dans ton coeur je guéri.

Je m’agenouille au pied de mon frère le Pin

j’écoute l’eau qu’il appelle, la pluie, la vague, l’eau de vie.

L’esprit du Pin, Frère.

J’écoute la Pie qui toujours me suis.

Je me couche, m’accroupi.

Tout se tait, se ralenti, je vis enfin à mon rythme. Seule. Je vis. La terre bat dans mon ventre, dans mon coeur, les étoiles de mes yeux se rallument, les rêves viennent me visiter.

Perdue

lorsque je te quitte, nature, je me quitte.

pourtant je m’invoque, faiblement, de revenir habiter ce corps vide.

je suis bloquée dans cette nuit noire de l’âme. Encore. ça colle comme de la résine de Pin. pourtant lui s’élève haut malgré le mistral.

merci pour le facile, merci pour le complexe.

j’apprends à mes dépends qu’on ne se perd pas impunément.

Celle qui pèse la Vérité y veille.

115- Gratitude et épreuves

Depuis Novembre je fais l’expérience de la gratitude quotidienne. Je peux dire qu’avant ça je me sentais reconnaissante pour des faits, des actions précises. Je n’avais jamais éprouvé autant de gratitude sur une si longue période et surtout, une gratitude qui ne porte sur rien.

J’étais en comm-union avec mon environnement, ma parenté de tous les règnes. Tout étais fluide et coulait de source. Simplement en changeant le regard que je portais sur ma vie. Car je me suis bâtie sur un modèle assez pessimiste. Ce qui m’offre aujourd’hui une belle mage de progression ^^

Juste en opérant enfin ce pas, changer de perspective. Ce qui ne veut pas dire nier ce qui cloche et avoir une démarche bénie oui-oui. J’ai longtemps fait cette confusion en vérité.

Me sentir chanceuse et bénie que mon clan soit nourri et puisse boire de l’eau potable, qu’un toit (bien que tordu) nous protège des intempéries, les vêtements qui nous tiennent chaud lorsqu’il fait froid, pouvoir se soigner lorsque c’est nécessaire (et jusque là ça n’avait jamais vraiment été le cas… des broutilles), une famille aimante et que j’aime.

J’ai réalisé que ces choses étaient un don immense, que beaucoup n’en avait pas autant. Et que ce n’est pas un droit. Même si ça devrait. Je suis vraiment chanceuse.

J’emploie le mot chance à dessein car c’est ainsi que je le perçois. Je n’ai rien fait qui « mérite » cela. Comme ceux qui n’ont pas de toit ou de nourriture n’ont rien fait qui « démérite ». C’est une question purement aléatoire. Et le fait que certains courants spirituels puissent suggérer qu’un enfant ou un être vivant doive faire l’expérience de la souffrance, de la guerre, de la famine pour je ne sais quelle raison « supérieure » m’irrite. Voilà où j’en suis pour le moment.

Je remercie pour l’air de mon souffle de vie, l’a santé, l’amour et tous les dons qui m’ont été fait et que je négligeais auparavant.

Je n’avais pas d’autre but que d’honorer ces dons. Mais j’ai reçu un cadeau en plus. Une perception infiniment plus riche et vivante de vie.

Depuis gamine je pense que rien n’arrive pas hasard et que même les expériences que l’on qualifie de « négative » dans l’instant, ont un sens ou tout du moins, que nous sommes libre de choisir d’en apprendre une chose positive. Cela ce joue uniquement dans le regard que nous portons là dessus. Faut il qu’on perde la santé pour la savourer ? faut il perdre pour remercier ?

Décembre arrive donc. Une de mes filles va mal. Etrangement je me sens confiante. J’ai peur pour elle, mais je « sais » de manière intense que je dois m’abandonner à la foi, au Grand Esprit, à Dea, à Isis, à nos ancêtres. Et j’agis. Je fais dans la matière ce qu’il faut. Mais dans le coeur, je m’abandonne totalement, le reste est absolument hors de mon pouvoir. Je la confie au monde qui la porte.

Je prie. Je dis merci pour chaque jour auprès de mes enfants. Merci pour tant de cadeaux sur ma route.

Février ma fille entre à l’hôpital. Je ne rentrerais pas dans les détails. Rien jamais ne m’a préparé à ça. C’est violent. Je sens que si je ne tenais pas ce lien au Grand Esprit, je basculerais dans la terreur.

Chaque pas, chaque souffle est un cadeau. Chaque examen, chaque résultat, même « mauvais » est un cadeau. L’opportunité de placer l’amour là où la peur s’était matérialisée. Nous avons eu la chance de pouvoir la faire soigner, de rester avec elle, de la voir se battre comme une reine. Nos rires, nos pleurs, nos doutes, notre confiance tout autant de cadeaux. Tous ceux qui l’ont porté dans le coeur, leurs prières, leur amour… tous ceux qui ont touché son être par la reconnaissance de ce qu’elle traversait ont notre infinie gratitude.

Sait on vraiment comme le fait de reconnaitre le vécu, la douleur, la peine, la joie, d’un autre être est essentiel ? Sait on à quel point c’est puissant sur le chemin du vivant ? la reconnaissance.

C’est clairement l’histoire d’un miracle.

C’est si inouï que j’en doute parfois.

Elle n’a pas conscience de tout ce qui était en jeu.

Aujourd’hui, elle vit, elle marche, elle guéri.

Cela ne laisse plus de place dans ma vie à autre chose que la gratitude et l’authenticité.

Depuis je passe par des remises en questions de ma vie, un grand ménage, une nouvelle nuit noire de l’âme aussi. J’ai confiance. Ce qui n’enlève rien à aux difficultés de la traversée. Mais aujourd’hui j’ai fini par me souvenir de cet apprentissage immense: la gratitude. Je l’avais perdue dans la douleur et les difficultés de l’intégration. J’ai toujours un temps d’intégration après un pas dans ma vie et celui-ci est une marche délicate. La gratitude, leçon immense de ces derniers mois, était passée loin derrière.

Je l’accueille de nouveau dans mon coeur et ma vie.

J’ouvre les yeux sur un paysage chaotique, un dédale de nouvelles aspirations et priorités que je ne sais comment amener dans la matière. C’est très en résonnance avec la Mère de ce troisième cycle lunaire: Celle qui Pèse la Vérité. J’ai besoin de temps dans la tranquillité pour redécouvrir Ce qui est Juste pour moi.

114- Inspiration

Une Artiste très inspirante que j’ai découvert il y a un moment et qui ne cesse de porter une nouvelle envie de chanter.

Moi qui n’ai jamais aimé ma voix… quelle drôle d’idée de ne pas aimer sa voix, non?

Alors j’y travaille, je m’écoute en sens propre.

Je ne me suis jamais retenue de chanter mais toujours avec cette pudeur étrange qui serre la gorge.

Jusqu’à un certain cercle de femme ou nous avons chanté, n’importe comment, sans rien chercher, juste pour rire, juste par joie, librement, sans retenue, pour se chanter. C’était beau ! rien n’était coordonné, mais beau !! envoûtant, passionné, unique.

je partage ici mes 3 préférées mais… elles me touchent toutes !

113- Mère de la Sagesse

le 22 février j’écrivais:

Cette Mère de Sagesse me chamboule énormément.
Elle m’envois dans le coeur de ce que je vis, ce besoin insoutenable de simplicité et de Vérité.

Un éclairage cru s’est fait dans ma tête à la lecture du mot « autosuffisance » Comme si je le lisais et le comprenait pour la première fois de ma vie.
Un éclair.
Comme si mon sentiment de solitude éclatait.
Ce mot, je l’ai compris différemment toutes ses années.
un lame de Tarot inversée, on peut être suffisant et autosuffisant.
Je me suis souvenue de mon rapport à l’autorité.
De mon rapport à la spiritualité durant de longues années, du message de Sarah ailleurs sur le forum.
De ma rage vis à vis des soumissions forcées. de l’école, du collège… De la violence et cette rage que cela fait naitre en moi.
Je me suis souvenue aussi de toutes ces fois où j’ai pensé devoir m’autosuffire. Comme si c’était une qualité.
Un gage de force, de réussite ou je ne sais quoi encore.
J’ai ré-entendu toutes ces personnes qui se sont confiées à moi au fil du temps sur leur honte à demander de l’aide, une main, à parler de leur difficultés…
de la souffrant et de la honte de demander.

autosuffire … écologiquement aussi… j’ai ris !
j’ai senti en moi comme cela me paraissait impossible, et triste et orgueilleux.

Nous sommes une toile
même si j’étais capable de m’autosuffire (je n’y crois pas un instant), comment la vie pourrait se développer dans ce mot?
J’ai été si suffisante parfois, justement dans tous les sens du terme.

L’autosuffisance

le 6 mars :

J’aurais du mal à considérer une personne humaine autre que moi même comme étant mes aspirations, mes rêves et leur configuration. J’aurais peur de projeter sur la personne et amoindrir sa propre personnalité, ses propres rêves et aspirations.
Je pense que c’est trop intime, unique, même si rien n’empêche d’en partager certains ou beaucoup avec d’autres êtres.

j’ai choisi de prendre ce récit tel qu’il est, pour moi ce n’est pas une métaphore d’autre chose.
L’eau gardant mémoire, l’hiver étant une période propice à la vie intérieure, il m’est facile de percevoir mes visions dans la glace.
Qui fond au soleil pour pénétrer le cycle et s’y fondre au sens propre comme au figuré.

Je n’ai pas célébré autrement qu’en admirant le ciel, les étoiles et la lune.
J’ai bu de l’eau dans mon bol médecine.
Et j’ai passé une nuit horrible ^^
Je traverse une période difficile. Comme chaque année depuis un moment (oui c’est précis tjrs avec les dates ^^) je suis un parcours spirituel à cette période de l’année.
Car c’est tjrs une période gelée, un peu brutale, rigide, rugueuse. Et encore cette fois, ça challenge grave!!
Alors je vais dans le sens de la marche. Mais pas dans le velours.

Cette mère est dans le prolongement naturel de la première et je ne vois que ça: l’eau et le feu, la grotte, la roche froide et rugueuse, qui protège ou blesse, abris ou prison.
L’eau minérale souterraine, obscure, l’eau avec cet arrière goût de terre et de fer.

la première mère nous enseigne le tissage horizontal, l’interdépendance.
Cette mère nous enseigne le tissage vertical, les connexions du haut et du bas, des échanges au sein du grand champ de conscience, les voyages des informations et l’amour que nous porte le grand tout.

Donc j’ai honoré la Vérité par le pouvoir de la mémoire, du retour sur mon histoire depuis l’oeil de l’Esprit de la Pie qui m’a fait, de nouveau, le bonheur de sa présence à mes côtés.
J’ai vu ce qui cause aujourd’hui une grande force d’opposition en moi et qui a besoin de guérison. Qui nécessite le gris de la Mère de Sagesse.
J’ai fais un voyage au pays de la solitude dans la lumière crue du divin qui voit tout.
J’ai besoin de la glaise des grottes humides, de la cendre des brasiers de yule.
J’ai été aveugle. Il m’a fallu des pies, des faucons, des buses… puis j’ai vu quand le temps est venu.
J’ai pu poser des mots, me comprendre et essayer de faire comprendre à mon namoureux de ma vie.

J’ai fait un feu. Il était petit mais très chaud. Mon homme n’était pas là.
Nous étions nous 4 entres filles autour des flammes, dans la nuit, sous les nuages.
On entendait que les chamallows au bout des pics et la grande qui reniflait 

lol!

J’ai regardé le miroir des flammes, les fesses sur la terre humide, et vu que mes plus grandes forces de mère sont aussi mes plus profondes failles.
Remémoré que réussir ou échouer, de tous temps, depuis l’aube du monde, c’est apprendre. Et qu’aucun de ces enseignements n’est plus profitable que l’autre.
aujourd’hui j’échoue.
humidité, humus, humilité
J’ai pu admettre pour moi dans le silence de mon âme, derrière ce tableau familial, que mes forces sont épuisées.
Dans ce temps, mon histoire a pris un nouvel éclairage à travers les yeux de l’Esprit de la Pie.
Elle m’apporte des morceaux brillants de mon âme et vécu éclatés.
Je repense à ce passage de prière que j’aime et qui dit
« merci pour le bien
et merci pour le mal »

Je vais m’arrêter ici
je me trouve bien trop longue déjà mais cette Mère est très intense, et elle vient remuer partout.

au final je ne vous ai pas parlé des pratiques que j’expérimente cette année encore mais ce serait long.
Au fil du temps j’ai développé et je vis un parcours de « carême » Deaniste

ohlala j’ai oublié de vous parler du bassin aussi… allez je balance quelques mots éparses pigez en si ça vous parle.
Les os, la structure de nos corps, le bassin, ce socle, cette grotte, ce tambour vibrant…
l’eau et la flamme encore
lieu de mémoire et de sagesse
les os, les squelettes forment le squelette de Terre Mère.
Il y a 2 grands qualités de sol: volcanique ou sédimentaire.
le feu et l’eau en un seul: la lave
Ou sédimentaire: des matières mortes faites vivante.
le bassin, l’eau et la flamme

je m’arrête mais j’aimerais tellement échanger là dessus jusqu’à demain avec vous.
Elle est si généreuse
Mitakuye Oyasin

la nuit du 12 au 13 mars

Cette mère remue vraiment mes tripes fort.
Je passe par « l’ombre et la flamme » j’ai la sensation de confronter le Balrog de Morgoth 

Accueil seconde Mère de Clan 1f605

Et je me débats tout en sachant que cela ne sert à rien… je cherche à l’extérieur et me décourage dans cette démarche. Je trouve une grande résistance à cet endroit de moi.

Je ne suis pas prête à laisser cette Mère, je sens que le travail est encore à faire, mais je me laisse aussi aller dans le rythme car je sais que la progression fait sens.

J’ai été guidée très fort par ma lignée spirituelle durant ce cycle qui a été généreux, j’ai approfondi (merci mère) des bases et les ai redécouvertes encore.
Je me suis souvenue régulièrement de cette phrase dont je n’arrive pas à me remémorer l’auteur:
« je ne crains pas les 1000 coups que tu as exécuté 1 fois, je crains le seul coup que tu as répété 1000 fois »
Cette phrase me parle beaucoup et je peux constater de quelle manière elle a impacté ma pratique de ma roue médecine au fil du temps.
Cette spirale qui m’est si chère.

J’ai recréé un espace de pratique sur mon terrain.
Pour le moment j’en suis là.
Il est créé finalement.

Je voulais le créer au cours du premier cycle lunaire.

Tout du moins l’idée à pris forme dans mon coeur à ce moment là, elle se concrétise au moment opportun.

112- Celle qui Parle à Ses Proches

le 16 janvier

mes dernières 24h
2 naissances à la maison wahou
Et je suis rentrée ce matin chez moi en roulant vers le soleil levant, et en sentant si fort ma parenté tout autour de moi durant ces 24h que j’ai offert aix femmes, aux mères. Je me suis sentie tellement consciente de cette toile qui nous tisse et nous uni. Quelle bénédiction cette parenté qui fait que je ne suis plus jamais seule. À chaque instant j’ai des raisons de rendre grâce. De remercier Dea pour la vie, l’air, la nourriture, les quelques êtres qui m’aiment et que j’aime, les vêtements et ce soleil qui me réchauffent, cet espoir d’un nouveau matin…
Tandis que je vois la terre tourner une fois sur elle même, je mesure l’unique de cette journée exceptionnelle et je partage avec l’ensemble de la création mes sentiments, mes joies, mes peurs et mon amour.
2 petits garçons ont vu le jour sous mes yeux bénis … le soleil levant les bénis une nouvelle fois.
Et je suis fatiguée, courbatue, mes enfants sont épuisant l’avenir incertain, mais je ne peux être seule lorsque ma conscience m’uni ainsi à ma parenté
Présente
Je me souviens que le monde est tel que je le vois. Je me replace sous Isis, dans la vie.

le 20 janvier:

Déjà une semaine sous les ailes de Celle qui Parle à Ses Proches.
le temps file.

J’avoue je suis bénie de pouvoir vivre tout ça !

Aujourd’hui je me sens très en lien avec une plante de chez moi, l’Argelas.
Elle vient me saisir les cuisses en balade et mes yeux déborde de sa lumière.
On dirait des rayons de lumière végétaux, enserrés dans les épines.
La lumière naissante de fin janvier, jalousement gardée, protégée des mains inexpérimentées.
Cette fleure est comestible mais gare à ceux qui viendraient de front, en conquérants.
Ce met se mérite.
Il faut s’en approcher avec humilité et délicatesse.

Je me suis assise dans la tranquillité pour écouter les conseils de mes proches.
Je pensais me relier à certains guides proposés par le conte.
Finalement d’autres sont venus.

J’aime tellement cet exercice que je fait très régulièrement car il fait aussi partie de mon parcours avec Isis:
me mettre en lien, par mon rythme avec un être.
Des plantes, comme j’en parle vite fait plus haut, un animal, un esprit animal, un minéral… un être humain, un nuage, un mont, un ruisseau…
J’essaie de connaitre ma famille, mes proches
les connaitre avec sincérité.

j’expérimente les qualités de ces rencontres qui me font grandir le coeur.

Pour la célébration de la pleine lune je commence à percevoir ce que mes proches et moi attendons de ce moment.
La célébration commence à prendre forme dans le rêve joyeux d’une grande ouverture, une ronde.
Certains mots me viennent: L’accueil, une ré-union, une roue médecine

Je vis aussi beaucoup la parenté dans mon couple ces jours ci.
Et la parenté dans mes liens avec mes enfants… ces liens sont en difficultés ces derniers temps. J’apprends à être mère d’ado et c’est dur, je m’en sors mal pour le moment. j’apprends.

Vous pouvez vous relier aux guides qui sont présents dans le conte en suivant la façon dont la mère le fait.
Apparentez vous à Elle, Elle vit en chacune de nous.
Ces enseignements traversent le temps.
Amusez vous, imaginez, rêvez, jouez.

le 21 janvier:

ma fille a des soucis de santé (je ne m’étalerais pas ici ce n’est pas le sujet mais c’est important)
Depuis quelques années, suite à de mauvaises expériences j’ai beaucoup de mal à parler de moi et à livrer ma vie, à me confier sur les sujets personnels.
Je sais que ce n’est pas la manière dont je veux aborder les autres. Mais je ne parviens pas à agir librement. je n’ose pas.
Comme j’écoute très bien, la position m’est très confortable. Les gens emplissent ce vide de moi que je laisse, s’y engouffrent et ne laissent pas de restes en général.
peu de personne écoutent vraiment. Et quand une personne le fait, c’est tellement bon qu’on s’y abandonne.
Je m’enferme dans une relation à sens unique des années sans que l’autre ne me connaisse.

En fin d’année j’ai l’habitude de faire plusieurs célébrations qui ferment l’année et ouvrent sur la nouvelle.
Et j’y ai travaillé aussi ce rapport à l’autre humain dans les relations amicales car j’ai envie de vivre autre chose.

Hier soir je reçois l’appel d’une personne dont je n’avais pas eu de nouvelles depuis un moment.
Et j’ai osé partager un peu de moi et cette personne, malgré ses propres difficultés s’est intéressée aux miennes
les synchronicités se sont déployées autour de notre conversation.
Nous avons pu découvrir de jolis ponts entre son histoire et la mienne alors qu’en apparence rien n’était en lien dans nos vécus.

Je remarque ça aussi dans l’accompagnement.
Au début de ma pratique je partageais peu de mon histoire, toute formatée que j’étais de mes écoles et formations, le cadre, la profession etc.
Mais en réalité l’échange de coeur à coeur devient mon leitmotiv
Et souvent je remarque que ce que je viens de vivre à l’extérieur ou dans l’accompagnement avec une personne sert directement la personne qui arrive après, leur histoires se complètent, se font écho ou sont tant en opposition que quelque chose s’éclaire en eux.
C’est un peu ce qu’on vit quand une Divinité, un esprit, un animal de pouvoir se joint à nous, que les signes apparaissent, qu’on se sent guidé, que tout s’imbrique aisément.
mais appliqué à notre parenté humaine.

Je sens, je vois, je touche là la trame de l’univers qui agit entre nous tous. C’est réellement fou
Un réseau racinaire, une toile d’araignée, la trame d’un tissage… peut importe la manière dont on se le représente, son existence est tangible.
Je suis estomaquée de contempler ça.

Et pour une fois j’ai accepté d’amener cette qualité dans mes relations humaines personnelles.
Et tout se met en place.

Je suis tellement heureuse car de nouvelles pistes pour ma fille se profilent, des liens subtils m’ont sauté au yeux.
Cette discussion m’a éclairé sur le prochain pas à faire vers la guérison de ma fille mais aussi la mienne.

Celle qui Parle à Ses Proches vient cette fois visiter mes relations amicales aussi
C’est en souffrance depuis un moment, j’ai beaucoup de gratitude. J’avais grand besoin de souffle de vie à cet endroit de moi.
Quelque chose commence à circuler et a se libérer.

Peut être ai je réussi à approché mon Argelas, assez tendrement pour en cueillir la lumière.

Merci Mère, merci Esprit de l’Argelas de m’accompagner.

Ce qui est très beau c’est que mes partages ici s’inscrivent aussi exactement dans cette ligne de guérison.

Cette nuit j’ai rêvé que je remontais le lit d’un cours d’eau. L’eau était sale et je devais me laver avec avant de partir à une naissance.
arrivée chez la parturiente je ne trouvais pas ma place.
Je connais cet endroit qui est la version rêve d’un lieu que j’ai visité dans les Pyrénées cet été.
pour le moment je ne comprends pas où ça me mène…

Le 23 janvier :

S’ouvre bientôt la célébration de la Mère de clan de ce premier cycle lunaire.

Le jour de la pleine lune, le 28 Janvier, il sera temps de célébrer.

J’ai des pistes, si je suis les messages qui m’ont été apportés durant ces jours mais je reste ouverte à un nouvel éclairage qui me fera adapter ma célébration. Ouverte aussi à mes ressources en terme de temps, d’énergie. Honorant ainsi l’un des enseignements du Geai bleu.

Pour le moment je pense soit à la modification de mon espace physique de pratique
et/ou en restaurant mes forces en vivant ma Parenté en nature
et/ou une brève cérémonie pour honorer les enseignements, une prière spontanée, une danse avec un animal… au grès de ce que la Mère jouera en moi dans la joie de l’instant.

Le 29 janvier :

il m’est arrivé un truc drôle, j’ai eu une faille temporelle 

 j’étais persuadée que nous étions vendredi toute la journée de jeudi pour finir par réaliser que j’ai eu 2 jours d’avance en réalité puisque ce que je croyais être jeudi… était mercredi… sinon tout va bien.

Bon… du coup j’ai fait une super célébration pré-pleine lune avec toute ma sincérité mdr

alors je vous raconte quand même!

J’ai choisi de faire mon rite d’entrée officielle dans la voie néo celte (ça ne se dit pas, non ? )


J’ai fais mon rituel de la pleine lune pour Isis
et j’ai fièrement fait ma visite au temple de l’ordre aussi

:guerre

puis j’ai pris un temps long pour contempler la lune et la faire descendre en restant dans la conscience de Celle qui Parle à Ses Proches.
Elle m’a beaucoup ancré, j’ai senti une grande connexion entre la terre et le ciel, je me suis sentie entourée de nos Proches.
Surtout les Esprits des éléments je dois dire et les arbres étaient aussi trèèèès présents, comme un théâtre autour.
J’ai fais une libation et j’ai passé du temps à communiquer avec mon animal de pouvoir.
Ce dernier m’a emmené loin en moi, vraiment dans mon corps et j’ai pris conscience de toute la vie contenue en lui.
Le microbiote, mes alliés les bactéries et enzymes etc sans qui je ne vivrais pas, sans qui tout est stérile au sens propre comme au figuré.
Mon animal m’a impliqué dans cette symbiose inconsciente, interdépendance magique avec ce peuple d’ancêtres.
Il m’a invité à poser la beauté et la joie dans cette toile immense de vie, de complexité, à porter de la conscience pour la vitalité.
un message suivait que je n’ai pas compris… oui, encore… ça viendra, j’espère ^^
Je lui ai fait de la place dans une danse de gratitude, nous nous sommes amusés ensemble.

Je pense travailler pas mal sur cette symbiose durant cette période jusqu’à dire au revoir à cette Mère de Clan.

Le saule vient beaucoup me visiter, je ne compte plus les clins d’oeils qu’il me fait ! pourtant j’ai du mal à me relier à lui. Je ne m’explique pas trop pourquoi pour l’instant.
les faucons, les buses aussi sont très présents ces jours ci.
j’espère réussir à prendre le temps d’entendre le message de chacun

le 3 février :

Moi je suis perdue lol
toutes mes perceptions se mélangent je me sens très confuse en tout
j’ai beaucoup de mouvement au sein de ma famille, enfants, mari..
Et j’ai un moral en dents de scie
c’est aussi en lien avec mon cycle

111- Foi

 

Tout est dans le titre et rien n’y est.

Je « pratique » ma foi depuis ce qui me semble longtemps à l’échelle de ma vie.
Et depuis peu j’arrive à nommer ça la foi.
Pourquoi? Parce que le mot « foi » est connoté péjorativement dans mon expérience.
Mon père jugeait les croyant de crédules manipulés et pensait la religion comme la réponse simpliste de l’humanité à ses angoisses face à la mort.
Je dois bien l’admettre, depuis sa mort, je suis angoissée. Non pas de ma mort mais de la mort de ma famille.
Alors je fini par me dire: peut être avait il raison en partie. Nous portons tous une part de vérité.

Il est en moi comme une évidence que je suis profondément et sincèrement croyante! Je suis, j’assume, crédule au sens propre. Je crois facilement ce que mon coeur me chuchote. Peut importe qu’il y ait des preuves, qu’il y est la science ou la raison.
Et pourtant j’adore la science, les preuves et le raisonnement !! je suis une scientifique refoulée car peut douée pour les math mais passionnée de physique, d’astrophysique, de biologie mais aussi de religions, d’éthologie, de spiritualités, de sciences occultes…
Et je te rassure je le vis bien ! Je n’ai jamais vu de rupture entre ces parties de moi.

Je suis une croyante absurde diraient certains, impie duraient d’autres, mais croyante jusqu’au bout des ongles. Je crois beaucoup, je crois en des choses très différentes et je crois avec abandon et sincérité. Je crois en Jésus autant qu’en Ana, je crois en Dieu, qu’il soit prié par les chrétiens, juifs, musulmans ou moi, à tous les esprits… Je ne ferais pas la liste, elle est longue.

Je me place en Dieu comme en Dea pour moi ils sont Un.
Je me sens parfaitement légitime à pratiquer l’animisme puis à entrer prier Dieu dans une chapelle, un temple antique ou la nuit en forêt. Pour moi c’est la même force. Au fil des années je me suis totalement détachée de la forme. La forme de ma spiritualité suis les courbes de mon corps et sonne comme mon coeur. J’ai voyagé dans de nombreuses traditions, appris et engrangé des tonnes de théorie pour, finalement me sentir totalement libre d’être ce que je suis et ne me servir de rien de tout cela.

et pourtant, jusqu’à très peu de temps, j’avais un sentiment de danger à partager ma foi, à ne plus la tenir secrète comme une honte qu’on garde au fond de soi. J’avais honte car j’étais encore emplie des jugements entendus de mon père et de mon entourage, de certains païens aussi car… il faut bien que je le dise enfin ici: j’entends beaucoup de haine à l’encontre des religions dites « du livre ». Et le mot « foi » est très connoté.
(J’ai eu une période comme ça, au début de mon chemin « païen » ou inspirée par les Dames du Lac, je m’érigeais en « fille des sorcières qu’ils n’ont pas brûlé », en révoltée. Et sans m’en rendre compte je nourrissais la même haine. J’aime bien comparer cette période à celle de l’adolescence. On part en quête de soi dans l’opposition, la prise de parti. En même temps j’étais ado à cette époque.)

Je comprends le rejet des monothéismes. Mais ils sont aussi porteurs de sagesses. Sagesses dont je n’ai plus eu besoin de me priver.
Je me suis abreuvée à ces sources et mon coeur s’est encore élargi. Mon vocabulaire aussi.

Ce qui me manque dans nos voies spirituelles, c’est ce que les grandes religions partagent: leur foi, le temps de communion qu’ils retrouvent physiquement.

Nous parlons de spiritualités, de voies, de chemins, de traditions, d’ordres, de pratiques différentes mais ici ce qui nous rassemble qu’est-ce?

Est-ce la foi? Avons nous la foi ? en quoi avons nous foi ? Comment la vivons nous? au quotidien? devant l’autel? lors de l’offrande? à travers l’écologie?
Dea est elle une métaphore de nous même? et donc le moyen de prendre confiance en nous?

nous aurions probablement tous des réponses différentes mais j’ai envie de savoir, je suis curieuse de chacun.

dirais tu que tu as la foi? emploierais tu un autre mot? lequel?
comment vis tu ça?
C’est quoi, avoir la foi pour toi?

Je ne suis même pas sûre d’avoir une vraie réponse à apporter pour moi même. Alors que je me pose ses questions depuis des dizaines d’années. Les réponses changent toujours. heureusement j’ai envie de dire, non?

Je vis tous les jours ma foi, mon Deanisme, mon animisme et toutes ses étiquettes que je colle sur ma foi.
Je prie le matin, je bouge mon corps en son honneur, je la sens circuler en moi, c’est l’air qui donne le souffle dans ma vie, le pneuma, l’espoir, la joie et la tristesse qui me traverse. C’est la conscience éternelle mais pas omniprésente car elle m’oblige à faire ma part car justement personne d’autre ne le fera. Elle m’oblige à assumer totalement ma façon de traverser ma vie car personne d’autre ne peut responsable de cela ! et merci Dea ! c’est la liberté!
Le soir je pris aussi.
Je vis ma foi aussi à travers mon dialogue à la nature, et dans mon lien à l’écologie. Je le vis très fort dans mon métier fabuleux auprès des couples qui attendent un enfant. Lors de la naissance… Wahou… Elle est là. Partout, elle traverse la femme, l’habite en même temps que le bébé, tout irradie de sa présence, de sa puissance.
on dit souvent qu’un accouchement est un acte d’abandon, mais c’est aussi un acte de foi: de totale confiance, en soi, en la femme qui accouche, en bébé.
Pour moi qui place ma foi en Dea, c’est un acte d’abandon en Elle. Je me remets en Elle pour que mes gestes soient connectés, inspirés car l’humain est trop petit pour « faire » quoique ce soit. On peut juste « être ».

Parfois j’ai des périodes creuses. Et ma foi semble avoir disparu. Durant longtemps je culpabilisais je me disais que j’étais inconstante.
Puis j’ai changé mon regard, c’est à peu près la seule chose que j’arrive à changer dans certains circonstances ^^
Ma pratique durant ces périodes se résume à savourer mon matelas quand je me couche, l’eau brûlante qui me lave. J’oublie alors même que je respire. Puis ça passe.